Les six pieces de Nathalie Sarraute se focalisent particulièrement sur le drame de la parole. Si la dramaturge a choisi la conversation banale de la vie quotidienne, de la sphère privée, des cercles familiaux et amicaux, c’est pour montrer que la conversation anodine est plus complexe qu’elle n’apparaît au premier abord. Chez N. Sarraute, le dialogue se situe sur les deux plans: celui de l’apparence et celui des tropismes. Sur le plan de l’apparence, les personnages sarrautiens sont simplement en contact avec les autres dans l’esprit d’une conversation amicale et familiale. Mais sur le plan des tropismes, il existe toujours les drames interieurs chez ses personnages: quelque chose de genant, de mena^ant, d’angoissant commence à se produire, soit parce que certains mots ont été prononcés, so it parce qu’ils sont restés dans le silence. Sans fable, ni action, ni personnage identifié, les conflits se nouent au coeur de l’activite langagière. Et la réflexion de la dramaturge sur le psychisme renouvelé et inanalysable nous permettrait d’apporter un regard nouveau, le plus profond, le plus vrai du moi et du monde. Notre recherche est ainsi centree sur l’art de N. Sarraute qui vise à sensibiliser le lecteur-spectateur à cette vie souterraine, à travers le dialogue sur des riens.
